Revue Avril 2024

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Dr Bruno Blaisse

L'édito

Où donner de la tête… ou des oreilles ? Entre le magnifique Hors-Série de la revue Hypnose & Thérapies Brèves sur le psychotraumatisme* et le livre de Michael White* et David Epston* sur la thérapie narrative* que lire en premier ? Entre l’émission de David Gourion* sur l’hypnose et celle de Marina Carrère d’Encausse* sur la naturopathie*, où fixer son attention et comment gérer son (peu de ) temps libre ? Tout le monde n’est pas retraité !

Comme d’habitude je vous laisse choisir en fonction de vos goûts et de vos possibilités… et pensez aussi à profiter des vacances, de la nature, des loisirs, de la famille… de la Vie !

Revue Hypnose et Thérapies Brèves

  • Hors-Série n° 18 : Psychotraumatisme. Mars 2024 . 20 €.
  • Ce Hors-Série, coordonné par Emmanuel Malphettes*, est consacré au thème du colloque du 17 Mars 2024 : « Psychotraumatisme : comment le prendre en charge ? » (dont je vous parlerai le mois prochain), mais ne se contente pas de donner une version écrite de certains exposés ;vous y trouverez aussi des contributions originales sur ce très large sujet. Pour ma part je vous propose ici quelques mots de présentation sur certains articles.
  • « La « greffe mythique » en psychotraumatologie ». Hélène Ducci*explique comment trouver et utiliser des figures symboliques, pour installer des ressources* et incarner des valeurs* reconnues par le patient.e, tout en évitant des conflits de loyauté*au début de la thérapie, avant de faire retrouver ensuite la personne de l’entourage incarnant cette valeur.
  • « Vécus de détresse et de déliaison chez l’enfant en ITEP ».  Arnaud Zeman* montre les difficultés de la rencontre avec ces enfants qui survivent dans un « monde traversé par des histoires de maltraitance, d’abandon et de chaos » et explique qu’ « il ne suffit pas de tendre la main pour que chacun d’eux soit en mesure de la saisir ». Parfois l’animal réussit là où le thérapeute échoue.
  • « Exister malgré tout ». J’ai trouvé ce long article de Vera Likaj* exceptionnel. Elle y décrit avec beaucoup de sensibilité la difficulté pour la thérapeute de trouver la bonne distance et notamment son travail sur le doute : « A quoi allez-vous voir que vous acceptez d’être ma patiente ? » pour amener sa patiente « à se remettre en lien avec une relation vivante, où chacun éprouve, pense et agit dans le respect de l’intimité, la protection de la dignité et la confiance en l’intention de l’autre » et explique qu’ « un autre peut être témoin de l’horreur sans en dire trop ou pas assez, sans partir ou étouffer ».
  • « La thérapie comme réducteur de la complexité ». Emmanuel Malphettes* lui aussi souligne les difficultés de la position du thérapeute pour prendre en charge ces patient.e.s gravement traumatisés et comment les accompagner, juste derrière, pour les sécuriser sans prendre les rênes à leur place ou donner l’impression de les abandonner. Questionnement, échelles, externalisation, position basse, etc. tout est mis en œuvre pour leur permettre de recommencer à « percevoir les bonnes intentions de l’autre ».
  • « Le vécu psychotraumatique ». Wilfrid Martineau* décrit d’abord le vécu physique du trauma psychique avant de détailler les aspects cognitifs et relationnels. « Si on peut survive à la maltraitance, difficilement, il est certainement encore plus compliqué de faire face à l’abandon qui renvoie à la négligence d’autrui, au sentiment de ne rien être puisque sans relation avec quiconque (même maltraitante) ». Solitude, abandon, honte, culpabilité, insécurité, absence de soutien, colère, impuissance, perte de confiance dans l’avenir, etc… le bilan est lourd.
  • « Les thérapies EMDR de groupe ». A travers mes lectures (et mon expérience comme patient) j’avais une image de l’EMDR* comme d’une thérapie très protocolisée et assez rigide. J’ai donc été agréablement surpris de découvrir ces pratiques de groupe utilisant des dessins, particulièrement intéressantes en cas de victimes multiples (guerres, catastrophes, etc.) avec pénurie de soignants.
  • « EMDR et MESMAY ». Si vous manquez de temps, ou si vous commencez tout juste à comprendre ce que peut être une thérapie… commencez par lire cet article revigorant de simplicité du à l’infatigable Dominique Megglé*, qui dédramatise l’EMDR* en nous expliquant que ce n’est que de l’hypnose (vous connaissez…) et propose un protocole (prononcez bien « mémé »)  de mouvements alternatifs* très simple et efficace, très loin des diktats des écoles labellisées : « Il n’y a pas de traumatisme complexe ; il est là ou il n’est pas là, intense ou modéré, avec des complications ou non, facile à diagnostiquer ou non. Le traumatisme est toujours simple, seuls les thérapeutes peuvent être complexes » .
  • « Les tremblements neurogéniques (TRE) ». Cet article, de Murielle Figureau* et Alexandra Princé*, rappelle le rôle des tremblements (théorie polyvagale*) et explique comment ils permettent une approche directement par le corps dans le traitement des traumas psychiques.
  • « L’intime en TLMR ». Eric Bardot* et Stéphane Roy* nous invitent à partager une séance de formation en Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels* autour du vécu d’attachement* du fœtus.
  • « Nous sommes une personne multiple ». Nicolas d’Inca* présente la prise en charge d’une patiente présentant un Trouble Dissociatif de l’Identité* et, comme dans l’article de Pour la Science de Janvier 2024 « Il était 12 fois Ella » dont j’avais parlé en Février, le choix est de respecter toutes les identités (alters*) et de leur apprendre à cohabiter en paix : « Il faut gagner la confiance des personnes atteintes de troubles mentaux sévères, qui ne se livrent pas facilement, en prenant au sérieux leur réalité psychique, leurs solutions adaptatives, et en respectant leur organisation face à la réalité insupportable du trauma…… Chaque part est vraiment à prendre comme un tout, comme une vraie personne, celle à qui vous parlez sur le moment….. Il n’y a pas UNE vraie personne parmi toutes celles-là, mais l’ensemble de toutes ces parts dissociées doit permettre à un sens global d’émerger et de collaborer ».   Cet article est vraiment instructif et vous apprendra à naviguer ente alters*, front*, switch* et inner*… en vous rappelant qu’en tant qu’hypnothérapeutes : « Nous sommes des spécialistes de la dissociation non traumatique, naturelle, adaptative. »
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L’avis de Bruno : Un numéro de référence à lire et relire.

Dans les kiosques

  • Cerveau & Psycho. Avril 2024. 7.5 €.
    • « Dites stop aux pensées négatives ». Cet article est essentiellement consacré aux travaux de Michael Anderson* et Zulkayda Mamat* sur la suppression des pensées négatives : « Faire disparaitre ses idées noires, bien loin de représenter un danger semble au contraire bénéfique, en particulier pour celles et ceux qui en ont le plus besoin : les personnes souffrant de dépression, d’anxiété ou de stress post-traumatique », contrairement à ce que laissait penser l’expérience de « l’ours blanc » de Daniel Wegner*. La méthode, efficace en trois jours,  est expliquée en détail et il est bien précisé que le remplacement des pensées négatives par des pensées positives ne fonctionne pas… ce qui est efficace c’est l’entrainement au blocage volontaire. A suivre.
    • « Les ruminations sont un tour que nous joue notre cerveau ». David Gourion* explique que « la rumination n’est pas seulement un phénomène cognitif, c’est aussi un processus émotionnel » et évoque le biais de négativité* : « Le pire ce sont les métacognitions que nous créons par-dessus ce biais ». Il présente ensuite la prise en charge par TCC* et rappelle qu’ « On n’aide jamais un anxieux en le rassurant ».
    • « Sucres, graisses… votre estomac vous manipule ». Les rapports entre nerf vague* et centres cérébraux de la motivation et du plaisir commencent à être mieux connus. Dommage que l’article soit confus : rôle de l’estomac ou de l’intestin et du foie ?
    • « Addiction à la musique : quand devient-on accro ? » Un véritable mécanisme addictif qui me rappelle mes observations dans le métro, au milieu d’une foule de zombies à écouteurs…
    • « Plus d’inégalités, plus de cupidité ». C’est bizarre mais je l’avais déjà pressenti avant cette étude qui le confirme… A comparer à la théorie du « ruissellement » !
    • « Sortie de corps : un « bug cérébral » ? ». Un article intéressant, mais insuffisant, sur un phénomène expérimenté (au moins une fois), par 10 % de la population… L’auteur passe en revue les différentes explications scientifiques, et notamment le rôle du gyrus angulaire* et de la jonction temporo-pariétale. Le cas des Etats de Mort Imminente* et des rêves lucides* est également présenté sans ésotérisme… La présentation du cas de « Mademoiselle Z » exploré par Charles Tart* est plus surprenante, mais aurait justement mérité plus d’explications, même si l’encadré de Sébastian Dieguez* permet de relativiser sa portée. De nouvelles expériences utilisent la réalité virtuelle* et montrent que « le soi qui voit » peut être séparé du « soi qui ressent ».
    • « Des ondes magnétiques pour arrêter de fumer ». Cet article présente comment Abraham Zangen* traite par rTMS* avec stimulation de l’insula*, des fumeurs, cumulant de nombreux échecs de sevrage, avec des résultats positifs dans 28 % des cas. La méthode et ses résultats sont bien détaillés, ainsi que les hypothèses de travail et les surprises… Ce qui amène à la théorie de Juho Joutsa* qui pense qu’en fait ce n’est pas l’insula* qui est stimulée, mais un des nœuds du « réseau de sevrage » dans le cortex frontopolaire médian. On voit que cette technique en est encore à ses débuts (quelle fréquence, intensité, durée, mode de stimulation, lieu exact à stimuler, mode de repérage,… ?) mais certains protocoles permettent d’avoir des résultats encore plus intéressants. Alexis Bourla* plaide pour un remboursement en France… reste à définir la place d’une thérapie qui demande de lourds investissements en matériel et en temps de soignants… , très loin de la solution miracle pour tous ! Le problème de fond n’est pas évoqué : comment développer la prévention du tabagisme et faire cesser les campagnes de promotion des marchands de mort de l’industrie du tabac.
    • « Notre « petit cerveau », maître des émotions et du mouvement ». On a longtemps cru que le cervelet* jouait avant tout un rôle dans les mouvements et l’équilibre. En fait « le cervelet contient les trois quarts de tous les neurones du cerveau » et « en plus de contrôler les mouvements, le cervelet régule d’autres comportements complexes, comme les interactions sociales, l’agressivité, la mémoire de travail, l’apprentissage, les émotions et bien d’autres encore ». On commence à identifier les réseaux de neurones qui relient le cervelet* au reste de l’encéphale* et font qu’« En plus de contrôler les mouvements le cervelet régule les comportements sociaux et émotionnels », avec en prime des pistes pour le traitement de l’autisme* . Je pense que cet axe de recherches va rapidement se développer en neurosciences.
    • « Harcèlement scolaire : comment réagir ? » Bruno Humbeeck* donne ses conseils (sur ce qui est son domaine de recherche depuis 2012) et commence par définir ce qui peut être qualifié de harcèlement… Il insiste ensuite sur le caractère hiérarchique au sein d’un groupe et sur la « théâtralisation » du harcèlement (et donc l’importance des « spectateurs »).

Pour lui le concept de harcèlement se définirait aujourd’hui par « Un rapport de forces disproportionné

qui engendre chez la victime une souffrance émotionnelle durable ou intense, due à des comportements de soumission vécus comme humiliants ou discriminants, et aggravés par un sentiment d’impuissance à faire face seule à l’agressivité hiérarchique subie ». La victime est amenée à se soumettre publiquement et a un vécu de terreur, le pire étant toujours annoncé, et possible.

Sans rejeter les cours d’empathie* il en trace les limites : « Les cours d’empathie constituent une mesure certes intéressante, mais qui n’aura pas d’effet immédiat sur le harcèlement…….  L’empathie est une disposition mentale qui ne s’apprend pas, mais « s’active » dans un contexte favorable à l’expression des émotions et à leur propagation par contagion, afin qu’elle stimule, au sein des groupes ou des classes, des mécanismes de compassion. »

En ce qui concerne l’exclusion des harceleurs il pense que cette mesure, si elle est systématique, risque de placer la victime dans une position inconfortable, l’harceleur étant souvent très populaire !

Quant aux « conseils d’auto-défense » pour les victimes il trouve cette attitude à haut risque de triple culpabilité : coupable d’être harcelé, coupable d’avoir des attributs justifiant le harcèlement, coupable de ne pas arriver à mobiliser ses propres ressources.

Pour la prise en charge il préconise plusieurs mesures (fiches disponibles à info@cliniquedelaresilience.be) : espace de parole, conseil d’éducation disciplinaire, etc. et pense que le rôle des adultes est fondamental pour « restaurer la confiance en soi de la victime, mais aussi sa confiance dans les autres et les institutions », ce qu’il considère comme plus efficace que la méthode des préoccupations partagées *.

    • « Crème quantique : l’arnaque du « marketing pseudoprofond ». Nicolas Gauvrit* se déchaine sur la campagne de la dernière crème de beauté de la marque Guerlain° et en profite pour expliquer le mécanisme du Bullshit* ou effet gourou*. Bienfaisant !
    • « Le par-cœur, c’est bon pour le cerveau ». Jean-Philippe Lachaux* nous redonne les quatre raisons principales qui font de cet exercice un outil indispensable, avec en tête de liste le gain de temps ! Internet c’est très bien, mais devant un arrêt cardiaque mieux vaut avoir la procédure en tête qu’aller la chercher sur son portable…
    • « People pleasers » : quand on ne sait pas dire non ». L’article décrit ce comportement dominé par la peur d’être rejeté quand son opinion diffère de l’avis des autres. Cette attitude peut être un mode de vie en société, mais le risque est que l’entourage finit par le trouver normal (asservissement, burn-out*, etc.)… et que l’on ne construit pas sa propre identité !

L’origine est souvent un trouble de l’attachement* dans l’enfance mais comme le rappelle Nele Jacobs* : « On ne peut pas effacer complètement les expériences passées, mais il est possible de les compléter par de nouvelles ».

L’avis de Bruno : Une lecture enrichissante.

  • Sciences & Avenir. Avril 2024. 5.3 €.
  • « Une différence cérébrale entre les deux sexes ». Vinod Menon*explique : « Notre étude fournit des preuves irréfutables de l’existence de différences sexuelles dans l’organisation fonctionnelle du cerveau humain». Rappelons que différent ne veut pas dire inférieur !
  • « Comment vaincre l’insomnie ». Un dossier de 14 pages :
    • « Un enjeu majeur de santé publique ». Présentation d’un problème qui touche entre 15 et 20 % de la population avec les éclairages de Marc Rey* et Jonathan Taïeb* qui rappellent que les TCC* sont le traitement de référence actuel.
    • « Les somnifères gagnent en efficacité ». Long article (avec les contributions de Sylvie Royant-Parola* et Yves Dauvilliers*),  qui détaille les médicaments disponibles actuellement (barbituriques, benzodiazépines, Z-médicaments*, mélatonine*) avec leur mode d’action, leurs avantages et leurs inconvénients, en insistant notamment sur la nouvelle classe des inhibiteurs de l’orexine* (daridorexant = Quviviq°), récemment disponible en France, qui a la particularité d’agir sur l’éveil et non l’endormissement et d’avoir moins d’effets secondaires. Mais comme le signale Sylvie Royant-Parola* : « L’insomnie chronique ne se résout pas uniquement avec des médicaments ». Quant à la phytothérapie, seule la valériane est, faiblement, active …
    • « Les bienfaits des thérapies cognitives ». Il s’agit en fait du récit du traitement d’un journaliste insomniaque par Livio de Sanctis*, psychologue adepte des TCC*. Intéressant.
    • « Idées reçues : nos conseils pour retrouver le sommeil ». Yuki Furukawa* remet les pendules à l’heure en ce qui concerne la relaxation : elle tend à retarder l’endormissement, que ce soient les sons apaisants ou les exercices de contrôle de respiration : « La respiration abdominale ou la détente muscle après muscle ont une influence contre-productive. La relaxation entraine un temps d’éveil plus long. » Surprenant et très intéressant, même s’il faudrait avoir plus de renseignements sur les profils des insomniaques ( importance des ruminations* par exemple). Quant aux « objets connectés », Jonathan Taïeb* pointe le risque d’orthosomnie*.

L’avis de Bruno : Un dossier vraiment intéressant sur l’insomnie, qui apporte vraiment des informations récentes et bien détaillées.

Notes de lecture

J’ai remarqué que mes connaissances en hypnose et thérapies brèves ont progressé à la manière de certains jeux vidéo : par sauts de palier en palier.

En hypnose j’ai connu trois grandes étapes : l’initiation à l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz* avec Jean-Claude Espinosa* et Frédérique Honoré* (4 jours qui ont changé ma vie, merci encore à Pascale Caenepeel de m’avoir conseillé cette formation), puis la découverte de l’hypnose profonde avec Dominique Megglé*(qui a complètement changé ma vision de l’hypnose, y compris de music-hall), et enfin les inductions rapides avec Yves Halfon* (je regrette encore de les avoir découvertes si tardivement dans ma vie professionnelle).

En thérapie ce fut plus progressif : j’ai commencé à réaliser ce que pouvait être une thérapie lors de mon stage avec Yves Doutrelugne* (et la lecture de l’ouvrage « Thérapies brèves plurielles. Principes et outils pratiques ») mais j’ai vraiment compris (physiquement, intellectuellement et émotionnellement) ce qu’était une thérapie lors de ma formation HTSMA* avec Eric Bardot* (merci à Régine Lasserre* de m’avoir persuadé de faire cette formation).

Ensuite, malgré de nombreuses lectures (Milton H. Erickson*, Giorgio Nardone*, Hypnose et Thérapies Brèves*, etc.), j’ai eu l’impression de stagner avant de découvrir la thérapie narrative*, d’abord par un stage avec Julien Betbèze* (merci à Hypnosium*) puis par la lecture de l’ouvrage majeur de Michael White : « Cartes des pratiques narratives », dont je vous ai longuement parlé en décembre 2023.

J’ai donc commencé la lecture de ce nouvel ouvrage en pensant qu’il allait me proposer des règles de rédaction de documents écrits à utiliser lors de thérapies narratives* et ce fut le cas… mais pas de la façon que j’avais imaginée !

En fait les deux premiers chapitres présentent les fondements théoriques de la thérapie narrative*.

Le premier (« Histoire, connaissance et pouvoir ») m’a permis de découvrir l’importance des travaux du philosophe Michel Foucault* (que je ne connaissais que de réputation), et ses répercussions dans le champ des thérapies, mais aussi la multitude d’auteurs dont les travaux ont préparé et accompagné l’élaboration de la thérapie narrative* et la façon dont l’écrit joue un rôle fondamental dans ces processus.

Le second (« Externaliser le problème ») développe une étape clef de la thérapie narrative* : dissocier le problème de la (ou des) personne qui en souffre, pour lui permettre de prendre conscience de son existence et de son influence, et identifier les moments d’exception*.

Le reste de l’ouvrage est la présentation d’un très grand nombre de situations clinques et des textes qui ont été utilisés dans chacun des contextes. Au début j’ai « nagé » un peu, puis, à force d’imprégnation, j’ai commencé à comprendre intuitivement le mode de fonctionnement de ces textes et leur importance.

Si vous vous intéressez à la thérapie narrative* et/ou commencez à l’intégrer à votre pratique, ce livre vous sera d’une grande aide, non pour vous donner des « recettes » ou énumérer des « succès thérapeutiques », mais pour élargir votre vision de la thérapie.

L’avis de Bruno : Un grand livre à découvrir après avoir « digéré » les Cartes des pratiques narratives » de Michael White*.

  • « Vous allez commettre une terrible erreur ! » Olivier Sibony. Ed Clé des Champs. (2019). 10 €. (380 pages). Miracle du marketing… J’ai entendu deux ou trois fois parler de ce livre sur les biais cognitifs*, puis je l’ai remarqué sur une diapo de Pierre Castelnau* consacré au même thème lors des JHB*… et j’ai craqué en remarquant sa couverture très colorée, bien en vue dans une librairie !

Au total il s’agit bien d’un livre consacré aux biais cognitifs*, mais dans le monde de l’entreprise… Evidemment j’ai retrouvé quelques connaissances (biais de confirmation*, story telling*, effet de halo*, biais d’ancrage*, etc.) mais dans un contexte assez éloigné de l’hypnose et des thérapies brèves. Ceci-dit je ne regrette pas cette lecture qui m’a permis de mieux comprendre les mécanismes de la prise de décision en entreprise.

L’avis de Bruno : Uniquement si vous êtes actionnaire d’une société, membre de la CME* ou en copropriété !

Pause parking et occasions

« Petits maux grands traumas ». Roxane Colette. Ed Guy Trédaniel. (2021). 6/9.9 €. (120 pages). L’autrice est psychiatre, formée à l’hypnose, mais entend avant tout présenter sa pratique de l’IMO*( sorte de mélange d’EMDR* et de PNL*).  La démarche est sympathique mais peu convaincante, d’autant que la majeure partie du livre consiste en des résumés succincts de succès thérapeutiques dont l’accumulation est assez lassante.

L’avis de Bruno : Pas convaincu, lisez plutôt l’article de Dominique Megglé* du dernier Hors-Série de la revue Hypnose et Thérapies Brèves.

« L’autohypnose pour soigner les angoisses ». Jean-Michel Jakobowicz. Ed Leduc. (2020). 3.99/18 €. (280 pages). Avec ce livre il m’est arrivé une expérience rare : j’ai réussi à m’autoriser à ne pas le finir tant je l’ai trouvé sans intérêt!

L’auteur ( bien connu sur internet), est un ancien fonctionnaire de l’ONU reconverti dans l’hypnotisme… exerçant (encore ?) à Genève, et prolifique auteur des Editions Leduc.

Après des généralités sur l’hypnose et l’autohypnose ce livre propose 20 séances (j’ai résisté jusqu’à 10) toutes construites de la même façon : exposé d’un cas (ami John* ?), analyse…, considérations générales sur l’avenir du monde…, et séance sur le thème de la sécurité. Insipide !

L’avis de Bruno : Au total : Même à ce prix c’est du gaspillage, un livre à jeter et oublier

Théâtre - Télévision - Films - Spectacles - Expositions

« La machine à écrire et autres sources de tracas ». Film documentaire de Nicolas Philibert. (72 mn). En salles le 17 Avril 2024. Après « Sur l’Adamant » (accueil de jour) et «Averroès et Rosa Parks » (psychiatrie institutionnelle), ce troisième volet est consacré aux équipes mobiles de psychiatrie.

« Madame Hofmann ». ». Film documentaire de Sébastien Lifshitz. (1 h 44 mn). En salles le 10 Avril 2024. 40 ans de travail à l’hôpital Nord de Marseille comme infirmière puis cadre… de la pédiatrie aux soins palliatifs en passant par les urgences et la réanimation. L’entretien que j’ai entendu ce matin donne vraiment envie de voir ce film qui déjà pour moi concilie plusieurs attraits : la vedette n’est pas un médecin (au revoir Dr House, Dr Mamour, etc.) ; c’est une femme ; et elle a réussi à persuader la psychologue de son service (quelle chance d’en avoir une !) de participer aux pauses café de son équipe ! Point noir : la cadre qui lui a succédé a tenu un an avant de faire un burn out* et la plupart des infirmier.e.s du film (réalisé pendant la pandémie Covid-19) ont quitté l’hôpital… Il serait temps de comprendre que compter sur l’empathie et l’altruisme des personnels de santé pour faire accepter des salaires minables et des conditions de travail intenables n’est pas un bon choix, sauf à vouloir détruire le service de santé publique. Depuis l’émission j’ai vu le film et je l’ai bien aimé.

« Nuit de l’hypnose ». Musée des Arts Précieux Paul Dupuy. Toulouse 18 Mai 2024 de 19 h à 01 h. Entrée gratuite. Je vous recommande la collection d’horlogerie de ce musée. Quant à cette animation pour la « Nuit des Musées » avec des intervenant de l’école d’hypnose de rue de Jean-Emmanuel Combe* je ne peux qu’être très réservé, car d’une part cette école est ouverte à tous et d’autre part son but de faire de l’hypnose dans la rue pour le spectacle peut au mieux donner une fausse idée de l’hypnose, au pire entrainer des abréactions* pour les volontaires ignorants des risques… avec des stagiaires présentant rarement les compétences nécessaires pour les prendre en charge !

« Une affaire de principe ». Film d’ Antoine Raimbault avec Bouli Lanners en salles le 1er Mai 2024. José Bové, Bruxelles et les lobbies du tabac… d’après une histoire vraie ! NB : L’Angleterre prévoit d’interdire définitivement la vente de tabac aux anglais nés depuis moins de 15 ans (pour éviter 80 000 morts par an), que font les lobbies ? Ceci dit la prohibition aux USA a surtout permis au crime organisé de prospérer… Difficiles les choix de santé publique !

Par thème

Addictions

Communication

Douleur

Gynéco- Obstétrique Sexologie

  • « La lutte contre les violences obstétricales et gynécologiques s’organise ». Libération. 10Avril 2024. Un bon article (hélas réservé aux abonné.e.s) qui fait le point de la situation, et le chemin qui reste encore à parcourir… Et si on recrutait de véritables soignant.e.s et non pas des technicien.e.s de santé… et si les Conseils de l’Ordre sanctionnaient les personnels de santé responsable de non-respect des humains…, et si les cadres de santé s’intéressaient autant à une prise en charge respectueuse des patient.e.s par leurs équipes qu’à la bonne tenue des plannings… et si…
  • « En toute impunité ». France Culture. LSD. 09 Avril 2024. (58 mn). Pour mieux comprendre les racines du féminicide.

Hypnose

« L’Hypnose : miracle, arnaque ou thérapie ? » France Inter. L’inconscient. 24 Mars 2024. (55 mn). Avec David Gourion*. Une excellente émission que je vous conseille d’écouter et de partager largement. Bravo David Gourion*.

Pédiatrie - Education

Psychologie

« L’invité : Daniel Kahneman ». France Inter. On n’arrête pas l’éco. 27 Octobre 2012. (47 mn). Entretien avec le psychologue, prix Nobel … d’économie en 2002, et auteur de « Système 1, système 2 », décédé récemment. Le début de l’étude des biais cognitifs* avec un angle d’attaque bien plus « passionnant » que la science : le fric !

Sciences & Neurosciences

Sommeil

« Combien de minutes en plus les femmes doivent-elles dormir pour rattraper le sommeil des hommes ? ». Psychologies. 13 avril 2024. Une étude intéressante, ou désespérante ?

Thérapie